Ruée vers l’or

« Quand la merde vaudra de l’or, le cul des pauvres ne leur appartiendra plus. » (Henry Miller, 1891-1980).

Chair du soleil pour les Égyptiens, sueur du soleil pour les Incas : l’or. Le mot vient du latin aurum ce qui explique que son symbole chimique soit Au. Dans cette langue, il prend le sens de « métal précieux de couleur jaune », en particulier « objet, monnaie de ce métal », et, au figuré, « richesse ».

Valeurs retenues en français dès ses premières attestations au 9e siècle. Pour décrire le métal précieux, jaune brillant, mou, très dense, très malléable et très ductile, inaltérable à l’air, à l’eau et aux acides, qui se présente généralement sous forme de pépites ou de paillettes à l’état natif : mine d’or, poudre d’or, lingot d’or, coulé sous forme de parallélépipède. Considéré du point de vue de sa pureté : or fin, or pur. Ou allié à d’autres métaux dans des proportions variables pour lui conférer une plus grande dureté : or blanc, alliage d’or et de nickel, or gris, formé d’or, d’’argent, de cuivre et de fer, or jaune, formé d’or et d’argent, or rouge, alliage d’or et de cuivre, titre de l’or, proportion d’or contenue dans un alliage et exprimée en parties pour mille ou en carats.

Il réfère à de nombreux objets et concepts : pièces d’or, une monnaie; veau d’or, une statue dans la Bible; Toison d’or, une petite laine dans la mythologie grecque; Bouton d’or, une princesse; Eldorado une contrée fabuleuse d’Amérique; La Poule aux œufs d’or, une fable de La Fontaine devenue un jeu télévisé; et, bien sûr, il se rattache à la fabrication des bijoux : anneau en or, bracelet en or, chaîne en or. Traité en vue de la dorure et d’autres utilisations : feuilles d’or, fil d’or, or bruni, or mat, or en coquille dont font emploi les peintres et les coloristes, liqueur d’or, eau-de-vie de Dantzig, ratafia dans lequel on a mis quelques paillettes d’or, sels d’or, médicaments anti-inflammatoires.

Il s’emploie au figuré dans des expressions pour qualifier une chose précieuse ou heureuse : âge d’or, livre d’or, cœur d’or, noces d’or, règle d’or, voix d’or, public en or, sujet en or, or noir, le pétrole, or vert, les richesses naturelles, or brun, les fertilisants organiques.

Les valeurs du mot sont relevées dans diverses locutions. Rouler sur l’or, vivre dans l’opulence, la richesse. Cousu d’or, très riche. Valoir son pesant d’or, valoir très cher. Offrir un pont d’or (à quelqu’un), lui concéder des avantages financiers importants. Couvrir d’or, donner beaucoup d’argent. À prix d’or, contre une somme très importante. C’est de l’or en barre, une valeur sûre. Tout ce qui brille n’est pas or, il ne faut pas seulement se fier aux apparences. Le silence est d’or, mieux vaut parfois se taire plutôt que parler. Même pour tout l’or du monde, dans un contexte négatif, « jamais », « à aucun prix. »

 

Devoir

Trouvez quatre mots relatifs à or ou formés sur son étymon latin aurum, d’après leur définition.

Degré de gloire qui distingue quelqu’un. Aur _ _ _ _
Artisan qui fabrique des objets de parure et d’ornement avec des métaux précieux. Orf _ _ _ _
Drapeau, bannière d’apparat longue et effilée. Ori _ _ _ _ _ _
Vêtements usés qui ont conservé un reste de splendeur. Ori _ _ _ _ _

Réponse

 

Degré de gloire qui distingue quelqu’un. Auréole
Artisan qui fabrique des objets de parure et d’ornement avec des métaux précieux. Orfèvre
Drapeau, bannière d’apparat longue et effilée. Oriflamme
Vêtements usés qui ont conservé un reste de splendeur. Oripeaux

Auréole, du latin aurum, a d’abord désigné une petite couronne d’or avant de prendre les valeurs figurées de « ce qui entoure la tête », « cercle de lumière » et « gloire, prestige. »

Anciennement « petit étendard », oriflamme décrit aussi une bannière d’apparat ou d’ornement, souvent utilisé à l’occasion de fêtes, de cérémonies.

Oripeau est formé de l’ancien adjectif orie « doré » et peau. Il se dit d’abord d’une lame de cuivre ou de laiton ayant de loin l’éclat et l’apparence de l’or. Il désigne ensuite une étoffe avec des ornements de faux or et décrit, au figuré, une apparence brillante mais trompeuse. De nos jours, le mot n’est plus guère employé qu’au pluriel, oripeaux, avec le sens de « vêtements défraîchis, démodés. »